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Armistice du 8 mai 1945 : La Flamme de la Liberté

A Font-Romeu Odeillo Via, comme dans toute la France, c'est la fin de la seconde guerre mondiale qui est commémorée, en ce dimanche 8 mai. La cérémonie qui s'est déroulée au monument aux morts, a été précédé par un évènement peu connu, mais tout aussi historique.

 

Il s’agit de l’accueil de la Flamme de la Liberté. Cette Flamme de la Liberté est un hommage à toutes celles et à tous ceux qui surent dépasser leur destin individuel afin de préserver les valeurs de la République et d’assurer le destin collectif de la France.

Ainsi, une flamme est allumée aux quatre stèles érigées en Mémoire, dont celle de Dorres, qui a éclairé la Flamme de Font-Romeu, par l’intermédiaire de son maire M. Colomer.

 

Mme Jeanine Garrabé-Pouget adjointe au maire, et M. Alexandre Anger, directeur à la communauté de communes des Pyrénées Orientales, ont accueilli la Flamme, en mairie de Font-Romeu Odeillo Via.

Cette flamme a ensuite été portée par une jeune romeufontaine au côté de la Gerbe, suivie par M. le Maire Alain Luneau, ses adjoints et conseillers municipaux ; M. Michel Riff, Mme Jeanine Garrabet-Pouget, M. Julien Perez, M. Serge Ponsa, Mme Michèle Lebecq, puis le corps des sapeurs-pompiers, le corps de la gendarmerie, les anciens combattants et le public.

 

Après la lecture officielle de la ministre déléguée des Armées Mme Darrieussecq, par M. le Maire, M. Christian Mahé, membre du Souvenir français, a lu un texte retraçant la résistance dans le Capcir et la Cerdagne. L’occasion de rappeler que toutes ces actions de lutte, représentaient la partie cachée de l’iceberg dans les Pyrénées Orientales.

 

Nous remercions Melle Luna Gauthey qui a porté tout au long du défilé et de la cérémonie cette Flamme pour notre souvenir.

 

Pour en savoir plus sur la symbolique de la Flamme du Souvenir

 

Lecture de M. Mahé :

 

« L’espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non ! Croyez-moi […] rien n’est perdu pour la France. »

 

De Londres, la voix du Général De Gaulle s’était élevée. Il redonnait courage à un peuple en pleine débâcle, désorienté, écrasé sous le poids d’une défaite cinglante. Il appelait à le rejoindre pour poursuivre le combat. C’était le 18 juin 1940, voici 82 ans.

 

Certes il y a eu chez nous, comme partout en France, des hommes fidèles au gouvernement de Vichy et au Maréchal PÉTAIN. Mais il y eut aussi des personnes, anonymes pour la plupart, qui ont lutté, avec courage et abnégation, contre la barbarie en rejoignant très tôt les rangs de la résistance et de la France Libre, incarnée par le Général De GAULLE.

 

La résistance dans les Pyrénées-Orientales, était tel un iceberg :

La partie émergente représentée par des actions telles que les attentats, les combats, les sabotages, les récupérations d’explosif ou de tickets de rationnement.

Et l’autre partie, immergée, celle de La Cerdagne-Capcir avec : les évasions, « les Aviateurs, les Français rejoignant les F.F.L, les réfractaires au S.T.O, les familles juives persécutées » et les Agents de renseignements.

 

Et voici comme exemple nos familles d’ici :

 

A Dorres : l’Abbé GINOUX et ses curés passeurs « fournissant des faux papiers et guidant les évadés, en passant par Ur, Enveitg, Latour de Carol.

 

A Latour de Carol : ses cheminots, accueillant les candidats pour les diriger vers les réseaux de passeurs, l’abbé JACOUPY, l’institutrice Élise BERJOAN, les frères Hector et Paul RAMONATXO, « parmi le passé des deux frères, la fille du Général GIRAUD et Mme DE LATTRE DE TASSIGNY ».

 

A Err : l’instituteur et secrétaire de Mairie (fabriquant des faux papiers)

 

A Saillagouse : ses Gendarmes (avertissant les réseaux sur l’heure des passages des patrouilles), recueillant, les agents secrets et Mme DE LATTRE DE TASSIGNY et son fils.

André PARENT, le passeur le plus connu…

 

A Font-Romeu-Odeillo-Via,

 

Les Romeufontains et Romeufontaines, malgré l’occupation Allemande et de la Milice, cacheront des familles juives.

 

L’abbé Rous, cachera à l’ermitage madame WOLF et sa fille, déplacée sur Perpignan dans une nouvelle cachette et qui seront arrêtées lors d’un contrôle d’identité, elles seront alors déportées.

 

Le plus connu des enfants, caché avec sa famille, est Jean TENENBAUM , connu plus tard sous le nom de Jean FERRAT. Il restera 2 ans à Font-Romeu.

 

L’O.S.E du réseau GAREL, va grâce à Évelyne PEYRONEL, (résistante et passeuse), institutrice au Home Catalan, cacher des enfants juifs, ex-filtrés avec difficulté des camps d’internement, en les mélangeant aux enfants de la commune.

 

Tous ces faits furent rendus possible par le dévouement des résistants de l’intérieur, par chaque Française et Français qui a refusé l’abaissement de la France et la négation de ses valeurs.

 

Notre gratitude demeure indéfectible.

 

Les femmes et les hommes qui sortirent de l’ombre firent jaillir une lumière qui nous éclaire encore.

Flamme de la Liberté 2022
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